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CRER - Collectif contre les Rafles, les Expulsions et pour la Régularisation
CRER - Collectif contre les Rafles, les Expulsions                 et pour la Régularisation
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16 décembre 2016

La Belgique continue d'expulser les étrangers gravement malades, malgré une condamnation à Strasbourg

Communiqué de presse - 16 décembre 2016

Au centre fermé dit le CARICOLE situé à Steenokkerzeel, sont enfermés depuis deux mois Raymond 26 ans, son frère André 30 ans (prénoms d’emprunt) et leur maman.

R, l’aîné de la famille, présente une maladie évolutive grave et est physiquement très handicapé. Il a besoin d'une assistance constante de sa maman pour manger, s'habiller, faire sa toilette et il se déplace en chaise roulante.

Ils sont arrivés en Belgique il y a six ans. Ils ont fui l'Arménie en raison de problèmes politiques (la famille était en danger après  l'assassinat d'un oncle) et de la très mauvaise santé de R, qui ne pouvait recevoir de soins adéquats dans son pays. Le père a fui en Russie, où il vit actuellement dans une grande précarité et sans papiers.

Depuis leur arrivée en Belgique, il leur a été décerné à trois reprises une carte orange leur permettant de vivre et de donner les soins nécessaires à R. Ce dernier a depuis été opéré plusieurs fois et reçoit un traitement adapté à sa maladie en vue de ralentir l'évolution de son état et pour favoriser sa mobilité.

Cependant sur décision de l'Office des Étrangers leur carte orange n'a pas été renouvelée, la famille s’est retrouvée arrêtée et placée au centre fermé Caricole en vue de son expulsion vers l'Arménie.

Ce 15 décembre il leur a été remis un avis d'expulsion sous escorte pour ce lundi 19 décembre 2016. Il est important de savoir que « sous escorte» signifie une expulsion accompagnée de plusieurs policiers, les personnes étant entravées, menottées et amenées de force dans l'avion. À noter que déjà à plusieurs reprises les membres de la famille avaient été amenés au tribunal menottés. R avait été menotté à sa chaise roulante ; ce traitement indigne l’avait très choqué.

Plusieurs certificats médicaux attestent de la gravité de la maladie de R. et mentionnent qu'«un retour dans le pays d’origine où ces traitements sont difficilement, sinon quasi totalement inaccessibles, se traduirait par une reprise de l’évolution pathogène et une progression des symptômes et du handicap. »

R explique qu'un retour au pays signifie une « mort lente pour lui », les médicaments qu'il doit prendre n'existant pas en Arménie et d'autres substituts n'étant pas adaptés ni accessibles.

En octobre 2015 des avocats, juristes, médecins, assistants sociaux dénonçaient dans un livre blanc l'interprétation toujours plus restrictive des critères donnant accès au permis de séjour pour raisons médicales en Belgique et exigeaient « une application de la loi respectueuse des droits humains des étrangers gravement malades ». Aujourd'hui nous constatons que rien n'a changé. Les soins avancés dans nos pays «civilisés» ne sont donc disponibles que pour des citoyens privilégiés?

Ce 13 décembre la Belgique a été condamnée une nouvelle fois par la Cour européenne des droits de l'homme pour traitement inhumain et dégradant. La victime cette fois était un homme géorgien gravement malade, expulsé vers son pays d'origine alors que sa famille était en Belgique.

Ces condamnations se multiplient mais ne changent rien à la politique répressive de la Belgique, qui s'apprête de nouveau à envoyer une personne gravement malade vers un avenir de souffrance.

Nous demandons de toute urgence que l'Office des étrangers libère cette famille et annule son projet d'expulsion inhumain.

Signataires: CRER • Front des Migrants • Coordination des sans papiers de Belgique • CRACPE
• CISPM (Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrants)
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