Manifestation solidaire contre le 127bis
Ce dimanche 30 janvier, suite à l’appel de
la CRER, une
quarantaine de manifestants ont bravé le froid pour se rendre devant les
grilles du centre fermé 127bis aux abords de l’aéroport de Zaventem. «Nous sommes
venus exprimer notre solidarité aux détenus de Steenokkerzeel et des autres
centres de Belgique. » explique Oscar Flores, coordinateur de la CRER.
« L’expulsion des étrangers en situation illégale ne sera jamais une
solution aux problèmes liés à l’immigration. Il s’agit d’un leurre qui a uniquement
pour but de rassurer une population en proie à la xénophobie. » Opposés à la
politique migratoire menée par le gouvernement et les instances européennes, les
manifestants ont échangé des mots d’espoir avec les détenus pendant près de
trois heures.
Zoé Genot, députée Ecolo, était parmi eux. En sa qualité de
parlementaire, elle a pu entrer dans le centre et s’entretenir avec la centaine
de personnes actuellement enfermées dans l’attente de leur expulsion vers leur
pays d’origine. « En ce moment, il y a beaucoup d’Arméniens malades venus
chercher en Belgique des soins inaccessibles chez eux.» raconte-elle inquiète après
sa visite. Interrogé sur la présence de
la politicienne, un manifestant nous raconte : « Zoé fait partie
d’Ecolo qui prône la suppression des centres fermés considérés comme inutiles
et attentatoires aux principes fondamentaux de notre démocratie. »
Madame
Genot était chargée en outre de remettre de la part des militants 80 cartes de téléphones aux personnes
détenues. Ces cartes ont été achetées grâce aux dons récoltés par la CRER.
Elles permettront à chacun de joindre ses proches ou d’entrer en contact avec
la coordination qui organise des visites individuelles en vue d’apporter aide
et conseils aux détenus. L’heure de sortie des détenus dans la cour, prévue
quotidiennement à 15h, a été annulée ce dimanche pour éviter les contacts entre
les manifestants et les réfugiés. Malgré cette interdiction, ces derniers ont
été très réceptifs à l’attention des citoyens venus les soutenir. Ils ont
eux-mêmes participé à la manifestation en criant depuis leur chambre des
slogans de liberté et en brandissant des calicots préparés à l’avance avec les
moyens du bord.
La tension est particulièrement forte dans l’enceinte du centre
actuellement. Deux jeunes hommes sont entrés en grève de la faim depuis plus de
10 jours pour protester contre leur détention. Solidaires, les autres détenus
ont averti la directrice du centre qu’ils ne s’alimenteraient pas non plus ce
dimanche. Ils ont raconté aux militants le traitement qui leur était réservé et
les ont informés du déroulement des dernières expulsions.
Vers 17h, c’est sans résignation que les manifestants ont décidé de quitter les lieux, en préparant déjà leur prochaine venue.